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Qu’est-ce que la « philosophie » ?

Article rédigé par Cyril PELLETIER, 1er Juillet 2014.

     Un concept abstrait comme tous les thèmes qu’elle aborde. Littéralement - ce que l’on peut lire dans la majorité des livres de philosophie - on traduit ce terme qui vient du grec par « amour de la sagesse. » La sagesse est bien ce à quoi la philosophie doit tendre. Ce pourquoi l’on parle de concept abstrait, on n’atteint jamais la sagesse, toute notre vie tend pourtant à cet idéal. Qui peut se vanter d’être sage ? Qui peut se placer au-dessus de tous les autres en clamant qu’il est sage alors que sa sagesse ne devraitelle pas renier sa fierté et adorer sa modestie ? Ainsi, la philosophie se veut modeste, simple et existentielle.

 

   Mais philosopher c’est quoi ? C’est penser. Quand on pense, on philosophe. Penser, c’est exister, exister, c’est philosopher. D’où la fameuse parole de René Descartes, cogito ergo sum que l’on traduit par Je pense donc je suis. La philosophie, on la pratique à son insu, elle s’insinue dans la vie quotidienne, nous éduque. On ne peut pas dire que l’on ne pratique pas la philosophie étant donné que l’on philosophe tout le temps.

 

   Qui peut prétendre ne s’être jamais posé la question, à quoi sert la vie ? Pourquoi sommes-là ? Quelle place dans l’Univers ? Oui, la philosophie s’éloigne de la science. Comment fait-elle ? La science répond à des questions existentielles de façon non hypothétique, alors que la philosophie est hypothétique. Chaque concept prend sa dimension dans chaque individu. Le concept de la liberté par exemple est différent selon chaque individu. Mais c’est bien cette dimension cosmopolite et hétérogène qui permet de définir un concept particulier. La conception du bonheur est différente selon chacun, la plus ou moins grande acceptation de la technique aussi. Celle-ci doit-elle « envahir » nos vies ou bien doiton garder la plus ou moins grande indépendance de l’Homme face à la technique ? Le but de la philosophie, c’est aussi d’accepter que des questions restent sans réponse. On ne peut répondre à toutes les questions, mais l’on peut former une réponse avec des questions. La question est en soi une réponse qui montre que grâce à ce questionnement on peut trouver une débouchée à un concept.

 

   La philosophie, c’est la liberté de penser, c’est penser autrement, s’écarter de la vague mondaine, de la pensée populiste, construire son propre jugement. Ainsi, penser, c’est lutter ; philosopher, c’est résister. La résistance se joue avec les mots aussi. Quoi de mieux que de lutter par la mouvance verbale ! Savoir mettre des mots sur l’expression la plus révoltante qu’il soit.

 

   D’ailleurs, comment est née la philosophie ? Comment a-t-on pu en venir à faire de la philosophie qui devait s’écarter de la pensée populiste et éveiller l’âme ? Ceci prend racine dans l’allégorie de la caverne. Qui en a entendu parler ? Bon, pour ceux qui ne connaissent pas, l’allégorie de la caverne est relatée par Platon dans son livre VII de La République. Par ce biais, on va être amener à comprendre l’essence même de la philosophie, son but et ce à quoi elle tend. En fait, la sophia (« sagesse ») tend à l’éveil de l’esprit de son aveuglement le plus obscur. En quelques phrases, je vais tenter de vous résumer tout ceci. C’est l’histoire d’un groupe de personnes, liés, les mains derrière le dos, ne pouvant pas bouger, dans une caverne et face à une paroi. Derrière eux, se trouve un mur, où passent des hommes qui portent des marionnettes. Encore plus loin se trouve la principale source de lumière qu’est le feu. Les hommes liés regardent les ombres des marionnettes se dandinaient sur la paroi de la caverne. Ils n’ont jamais vu la réalité, ils ne voient que ces ombres, autrement dit, des apparences. Un jour pourtant, un homme décide, grâce à sa volonté, de se lever, et « d’affronter » la réalité telle qu’elle est, en face. Il sort de la caverne, et voit pour la première fois de sa vie la lumière du jour. Que fait-il ? Il n’ose pas regarder le soleil en face mais regarde pour l’instant les reflets du monde réel dans l’eau. Puis, au fur et à mesure que son esprit s’éveille, il ose enfin regarder la lumière du soleil en face. Vous allez surement vous demander à quoi sert tout ce que je vous raconte et ce à quoi fait référence ce monument de la philosophie qu’est Platon ! Ceux qui regardent les ombres sur les parois sont dans un monde que l’on appelle sensible. Ils croient voir la réalité car ce sont les seules images qu’ils ont vu dans leur vie, ils croient avoir atteint le sommet alors qu’ils ne sont que dans le bas-monde des simples images, des apparences. L’homme qui par sa volonté s’est levé, lui, symbolise l’élévation de l’âme, l’ascèse vers le monde intelligible. Le schéma est donc simple, la philosophie éveille l’âme, rompt avec son aveuglement, au profit de son étincellement. C’està- dire que l’âme doit avoir ce but de s’élever dans le monde des idées qu’est le monde intelligible, dépassant ainsi le stade du monde des objets et des apparences qu’est le monde sensible.

 

   De là, la philosophie, au sens strict du mot est expliquée.

Rubrique PHILOSOPHIE

   Dans ce nouveau numéro, je vais vous parler de la guerre, non pas de toutes les guerres mais de celle en général. Le monde, et dans ce cas, la guerre, est un immense jeu d’échec. Imaginez-vous un jeu d’échec à taille mondiale, avec comme pièces de simples citoyens. Ceux-ci, en l’occurrence, représentent que de simples et impuissants pions utilisés par des forces plus puissantes que leur propre volonté d’agir et de raisonner. Dans cette partie d’échec, il n’y a que deux solutions : soit on choisit, comme par défaut, la paix, on est échec et mat, on renonce à se battre, on ne peut rien faire, on abandonne ; soit on continue à se battre jusqu’à ce que la dernière pièce du jeu soit sacrifiée au profit de l’instinct bestial de son roi, de celui auquel ils obéissent. 

Une tombe improvisée après le débarquement en Normandie le 6 juin 1944.

   Oui, la guerre est un immense fléau. Sa définition la plus succincte serait l’annihilation  de l’Homme par l’Homme. Combien de vies doit-on sacrifier avant enfin de comprendre que la guerre est inutile, futile et stupide ? La guerre est l’échec de l’Homme : échec de cohabiter, échec de la diplomatie, échec de son humanité, échec de sa cohésion.

 

         

   L’Homme est doté du langage, il sait s’exprimer et se faire comprendre, et pourtant, il ressent le besoin de renouer avec ses pulsions bestiales originelles en tuant son et ses prochains.

           

  La guerre est l’un des plus grands fléaux de  notre humanité, l’immense gâchis du monde. C’est l’une des causes de  la mortalité. Certains, je pense notamment aux futuristes (mouvement avant-gardiste qui se développe dans la mouvance contestataire et dans la montée du fascisme en Europe) et dont le chef de fil, Filipo Tomaso Marinetti prend un parti assez conséquent sur la guerre en la qualifiant de « meilleure hygiène du monde. » Pourtant,  tant d’innocents, tant de vies prises par un plus fort pour ne satisfaire que son insatiable égo, montrer l’éclat de sa puissance, la force de sa frappe, à quoi cela rime sinon dépeupler le monde de ce qui lui déplaît ? A quoi servent tous ces défilés militaires qu’organise chaque pays ? Montrer sa puissance, déployer toute sa richesse militaire, intimider ses futurs potentiels ennemis. Enlever la vie, détruire l’avenir, assassiner l’Humanité : voilà ce qu’est la guerre. 

Filippo Tommaso Marinetti

   Personne ne peut décrire ce que l’on ressent lorsque l’on tue une âme innocente, le fait de prendre la vie de quelqu’un, la réduire à néant ainsi que celle de toute sa famille.   

 

   Quand l’on voit aux actualités que la guerre qui se déroule en Ukraine entre d’un côté les ukrainiens pour l’indépendance de l’Ukraine et de l’autre les Pro-russes (pour simplifier) qui revendique l’appartenance de ce pays à la grande Russie, et qui, (peut-être de façon non voulue), a fait 298 victimes civiles de nationalités différentes ? Victimes à bord d’un avion de ligne de la compagnie de Malaysia Airlines qui ont eu le malheur de se trouver là au mauvais moment. Cependant, peut-on tolérer ce sacrifice ? Même si l’acte est non voulu, l’essence même de l’acte est là. Je ne suis pas là pour jeter la pierre sur une nation, il n’y a pas d’accusé, juste des responsables. La guerre est responsable ainsi que ceux qui l’ont causé.

 

   La situation en Syrie est toujours la même depuis maintenant fort longtemps, plus de trois ans. L’O.N.U ne peut rien faire. Encore une fois on ne peut encore voir ou déterminer d’agresseur et d’agressé, il n’y a que des coupables. Coupable d’avoir lancer un conflit armé ; coupable d’utiliser l’offensive au lieu de la diplomatie. 

Guerre civile en Syrie

   Nous n’utilisons plus la diplomatie dans les conflits, il faut que le sang coule à flot afin qu’un moment, quand l’ennemi n’a plus d’autres solutions, demande la paix, signe l’armistice. Qui peut dire que tel pays a raison de répliquer ? On ne parle pas de faits, on parle de vies humaines.

 

   La paix ne peut s’apprécier que par la guerre de toutes les façons. Mais une fois connue la paix, n’est-ce pas un certain idéal, une chance ? Tout s’apprécie par son contraire, l’amour de l’autre n’est-il pas plus beau avoir haï l’autre (si toutefois on arrive à faire ce chemin intérieur), la perte de l’autre ne vous revigore-t-il pas pleinement et vous fait croire en la vie ? 

Sigle de l’O.N.U (Organisation des Nations Unies)

   L’Humanité se blesse elle-même, elle se détruit progressivement. Quel intérêt de développer des bombes, des armes toujours plus puissantes qui peuvent détruire l’humanité toute entière ? Aucun intérêt. 

 

 

 

    Assez de fléaux peuvent anéantir l’Homme. Il faudrait que les hommes s’unissent entre eux plutôt que de s’affronter ; mettre nos connaissances en commun, préserver la beauté, la simplicité et l’idéal de l’espèce humaine.

 

   Et quelle meilleure conclusion que cette magnifique phrase : « Faites l’amour, pas la guerre » (« Make love, not war. »), méditons nos pêchés et renouons avec la beauté de l’expérience humaine. La guerre n’est au contraire pas la meilleure hygiène du monde, au lieu de nous entretuer avec des armes toujours plus puissantes et dévastatrices, et si nous vivions en paix ? Et si nous laissions les autres fléaux de l’Humanité que sont par exemple la maladie faire son devoir ? Son devoir de sélection naturelle. La vie n’a pas besoin d’être abrégé par les armes, elle s’abrège d’elle-même.

Bombes atomiques lancées par les Américains sur la ville d’Hiroshima et de Nagasaki au Japon.

Le plus grand fléau de l’Humanité, la guerre

Article rédigé par Cyril PELLETIER, 1er Août 2014.

Autrui 

Article rédigé par C.P le 1er septembre 2014.

   Autrui, un terme simple composé de six lettres, mais sans lequel nous ne sommes rien. L’autre est une partie de nous que l’on ne peut ignorer. Il nous aide à nous constituer. Vous savez, le système psychique de l’individu censure les pulsions d’un individu tout en tenant compte de la réalité extérieure, mais ça c’est une autre histoire. Ainsi, comme le système psychique, l’autre nous permet de nous construire mais aussi de nous constituer des limites dans notre quête individuelle.

 

Nous vivons avec autrui, nous partageons avec lui-même. Qui sommes-nous sans autrui ? Qui peut prétendre pouvoir s’en passer ? J’en entends certains prétendre vivre pour soi et non pour les autres et ainsi les occulter. Cependant, ne qualifie-t-on pas vulgairement d’« ermite » ou d’« associable » celui qui fait abstraction de son prochain ?

Et pourquoi donc parle-t-on de société alors si chacun vit pour soi en faisant abstraction de l’autre ?

 

On ne peut pas lutter contre soi-même. Seul, on ne peut rien faire. Vous allez me dire qu’il y a bien une lutte intérieure qui se joue dans notre esprit, mais ceci n’influe pas vraiment ce que nous sommes. Il est cependant plus difficile de lutter contre autrui, contre un Homme différent de soi, de nature différente.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Si autrui n’est pas là, quelles seront nos peines ? Avec qui partager nos joies, nos malheurs, nos états ? Pourtant, disons nous « seul, au moins, on est jamais déçu. » C’est vrai, je suis pourtant d’accord. Mais sans lui, on n’est jamais heureux. Selon vous, vaut-il mieux une vie seule et monotone qu’une vie socialement bien remplie et trépidante ? Je ne sais pas vous, mais pour moi, la réponse est toute tracée.

 

Il faut, à mon sens, savoir concilier les deux. S’accorder des moments seuls pour réfléchir, pour s’interroger, pour philosopher et accorder des temps à autrui.

 

Dans l’autre, certains sont plus importants. Quand nous les perdrons, nous serons davantage touchés. Ce malheur là, ce vide est indescriptible. C’est comme si une partie de nous s’en allait. On ne peut jamais rester insensible à la perte de son prochain.

 

Ainsi, la mort est tellement intrigante au point de ne pas infliger de douleur à celui qui s’en va. Au contraire, elle en inflige à nous autres. Qu’est-il plus dur d’endurer dans les instants constituants le passé, le présent et le futur de la mort ? L’instant T où l’on meurt est finalement le moins difficile. Avant, on sent la mort arriver ; après, la vie nous a quitté. Pourquoi parler d’autrui alors ? Nous venons au monde seul, nous quittons ce monde seul. Tout ce qui l’a rempli est ainsi superflu. Tout ce que nous avons vécu apparaît comme une illusion devant le fait accompli.

 

J’ai souvent été intrigué par ce point. Que ressent-on ? La plénitude de l’âme ? Le bien-être tant recherché ?

 

Allons, maintenant, concluons. En lisant ces lignes, apparaît-il possible de faire abstraction d’autrui ? En s’attachant à autrui, ne nous meurtrissons pas quelques douleurs inutiles ? Et pourtant, c’est par autrui que nous vivons. Qui sera là pour se rappeler de nous, pour perpétuer notre mémoire quand nous ne serons plus là ? Sans l’autre, ce n’est plus la peine de vivre. Vivre pour soi, c’est vivre pour les autres. Plus jamais ne considérons autrui comme une simple passerelle pour notre bonheur personnel. Sans autrui, nous sommes perdus, nous ne sommes qu’illusions bercées de rêves impossibles. Et nous en sommes conscients. Sans autrui, nous ne sommes que poussière humaine. Sans autrui, nous ne sommes que des corps dotés d’une conscience attendant notre éclipse dans l’éternité.

 

Qu'est-ce que la "philosophie" ?
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